Cinema Improbable

Synopsis : L'histoire du film est effectivement un monstrueux plagiat du chef-d’œuvre de Steven Spielberg ; l'affiche du film contient déjà un indice, avec le chiffre "3" sur la voile, sachant que le film est sorti peu de temps avant le 3e opus de la saga Jaws, comme si le film voulait profiter de leur publicité et se faire passer pour l'authentique Dents de la Mer 3.
Ainsi, beaucoup d'éléments du scénario sont des copier-coller de Jaws, je n'en parlerais pas d'avantage car il y aurait trop à dire ; je me contenterai de mettre le sigle (♥) pour indiquer lorsque l'idée a été plagiée...

Le film commence donc avec une scène d'intro vraiment "originale", à savoir un beau gosse qui fait joujou avec sa planche à voile et qui se fait soudain éjecter avant de disparaître dans les profondeurs... (un suspense insoutenable). D'autres disparitions mystérieuses commencent à inquiéter quelques personnes, mais les autorités refusent toutefois d'annuler la fête du centenaire de leur ville (♥), ainsi que la course de planche à voile prévue à cette occasion, cherchant des excuses pour justifier ces disparitions, comme le coup de l'hélice de bateau (♥). Le requin vient évidemment perturber la course en bousculant tous les concurrents, et le candidat aux élections qui avait refusé de l'annuler est bien évidemment tenu pour responsable (♥).

Maintenant que tout le monde a vu le requin, des mesures drastiques s'imposent ; plusieurs personnes, dont le héros du film et son acolyte pêcheur de requin pas très loquace (♥), ainsi qu'une bande de jeunes insouciants qui veulent obtenir la gloire, se mettent en chasse pour traquer l’ultime squale. Bien évidemment, l'expédition tourne mal et la fille de notre personnage principal se fait arracher une jambe. C'est donc désormais une vendetta personnelle que va mener notre héros ! (♥)
Les morts s'enchaînent tandis que tout le monde prend des décisions à la con pour tenter de choper le requin ; c'est finalement notre héros qui fait exploser le requin (♥) alors que tout semblait perdu...

 

Réalisation : Enzo G. Castellari était surtout spécialisé dans les western spaghetti des années 1960 (Django porte sa Croix, Une poignée de salopards, Tuez-les tous...et revenez seul !), on peut donc imaginer que les films de requins n'étaient pas sa tasse de thé !

Au niveau du montage, celui-ci reste assez moyen dans l'ensemble, avec des transitions tantôt brusques tantôt correctes, avec un peu trop de scènes au ralenti alors qu'à l'inverse certains plans s'enchaînent trop vite, ce qui fait perdre un peu le fil au spectateur. Pour ce qui est des effets spéciaux, le requin est un animatronic (♥), facilement repérable aux mouvements lents de l'aileron et de sa tête, qui d'ailleurs est beaucoup trop grosse ! Du coup des contradictions évidentes apparaissent entre le requin mécanique gigantesque et les vraies images de requins blancs pour plus de réalisme, mais qui montrent des squales beaucoup moins imposants... Les rares scènes de gore ne sont pas très bien faites, même pour l'époque...

 

Bande-son : Dans l'ensemble les musiques sont assez correctes, un poil trop agressives peut-être... Quelques morceaux à suspense sont même assez intéressants, mais un peu trop répétitifs, car on les retrouve à chaque scène où quelque chose va se passer...Par contre les bruitages ne sont pas extras, surtout les hurlements du requin qui ressemblent à des cris de tyrannosaure...(♥)

 

Jeu des acteurs/Personnages : Un jeu d'acteur moyen dans l'ensemble, les persos sont blasés et ne sont pas assez réactifs, même quand ils se font grailler. Sinon ils prennent des décisions à la con, comme tenter de remorquer un requin de 12 mètres avec un pauvre coucou (ça par contre heureusement que c'est pas plagié de Jaws !)
Le requin lui-même semble assez intelligent, bloquant par exemple l'ouverture d'une grotte avec des rochers pour piéger des malheureux plongeurs. Il ne bouffe pas grand monde au final, se contentant de hurler à la mort pour effrayer toute proie potentielle dans son périmètre d'action. On signalera qu'au début du film il accroche par inadvertance une bouée qui signale sa position (♥).

 

Conclusion : Un vilain copyright des Dents de la Mer ! Et pas un petit, c'est du bon clonage de scénario ! Mis à part cela, la réalisation est moyenne comme le jeu d'acteur, et les effets spéciaux sont encore plus dépassés que dans Les Dents de la Mer ; à ce stade là on peut donc se poser la question : qu'est ce que ça aurait donné si le réalisateur ne s'était pas inspiré d'un bon film ?